les archives: importance

Introduction
3.1. Les archives comme sources historiques
3.2. Les archives comme fondement identitaire
3.3. Les archives comme héritage et patrimoine culturel
3.4. La protection des droits de l'hommeConclusion
Introduction
Témoins directs de l'activité humaine, les archives, particulièrement celles qui sont gardées comme archives définitives, jouent un rôle capital dans l'étude du passé.

Jadis considérée science auxiliaire de l'histoire, l'archivistique s'est largement affranchie de cette dépendance dans la mesure où elle a étendu son champ d'activité pour servir les autres exigences de la mémoire et de la culture des sociétés modernes et de toutes leurs composantes.

Parce que les archives font partie de l'héritage de tous, on compte désormais sur le système d'archives, à ses divers niveaux, pour façonner cette mémoire documentaire.

C'est pourquoi les archives forment le patrimoine et l'identité de toute nation en même temps et en accord avec les autres témoins de nos civilisations, au même titre que les bâtiments civils ou religieux, les objets muséographiques, ou encore la transmission orale.

Malheureusement, on oublie souvent aussi que les archives sont indispensables pour documenter, dans leur nature et leurs contextes, tous les témoins de nos civilisations: archives de l'art, archives culturelles, archives architecturales ou littéraires, notamment, doivent être préservées pour témoigner de la genèse des uvres du génie humain qui transcendent les simples rapports sociaux et économiques des femmes et des hommes et qui échappent à l'érosion du temps.
3.1. Les archives comme sources historiques
Les archives, dans la diversité de leurs formes, de leurs supports ou de leur typologie, ont servi de fondement à la connaissance de l'histoire.

Elles gardent encore cette place essentielle au coeur de la recherche historique même si le champ d'investigation de l'historien s'est désormais élargi vers d'autres sources.

En même temps, d'autres disciplines (géographie, économie, sociologie, etc.) ont appris à utiliser les archives pour mieux étayer et approfondir les assises de leurs connaissances des milieux humains, des phénomènes économiques, des faits sociaux et des mentalités. Nous verrons cela plus en détail dans la section suivante (Pour qui ?).
3.2. Les archives comme fondement identitaire
Les archives permettent ainsi de conserver les assises sur lesquelles s'appuie l'identité profonde de l’individu ou de la collectivité, des personnes physiques ou morales, des hommes ou des pays qui les ont produites.

Ainsi s'exprime Martine Cardin, professeur à l’université Laval (Québec-Canada):

Certes, les archives sont des ressources à exploiter de façon rentable. Elles sont également des instruments d'information devant être fiables. Toutefois, elles constituent avant tout une mémoire qui affirme l'identité d'un organisme en lui assurant un cadre référentiel cohérent.

(CARDIN, Martine. 1995. Archivistique, information, organisation, mémoire. L'exemple du Mouvement coopératif Desjardins. 1900-1990, Québec, Septentrion, p.31)
3.3. Les archives comme héritage et patrimoine culturel
Au-delà de l'intérêt de conserver des archives pour la documentation historique de la recherche ou pour la rédaction de textes sur l'histoire, les archives contiennent un potentiel de "mémoire" encore plus considérable que les seules notions d'outils de documentation et de recherche.

Arthur G. Doughty, qui fut directeur des Archives publiques du Canada, au début du XXe siècle, avait bien décrit cette dimension des archives en déclarant :

De tous les trésors nationaux, les Archives constituent le plus précieux : elles sont le legs d'une génération à une autre et la qualité des soins que nous leur accordons témoigne de la qualité de notre civilisation.

Le Président français François Mitterrand s'exprimait dans le même sens devant les archivistes réunis à Paris pour le Congrès international des Archives de 1988, lorsqu'il déclarait que :

Les archives, (...) celles de demain, ne seront plus ce qui reste quand le temps a passé, mais ce que les hommes auront prévu de mettre à la disposition de ceux qui les suivront, d'une génération à l'autre.
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3.4. La protection des droits de l'homme
La protection des droits de l'homme
Il est dans les obligations d'un Etat de respecter les droits de ses citoyens. Dans le respect de ce principe fondamental, les archives jouent un rôle grandissant. Inversement, là où violences, atrocités, négation de l'individu et des droits, génocides ont prédominé, les archives --- quand elles n'ont pas été détruites ! --- jouent aussi un rôle de collecte et de conservation des témoignages et des preuves. Il s'agit de garder ces traces matérielles qui permettront aux générations futures de lutter contre l'oubli.

Dans une communication préparée pour la Conférence internationale de la Table ronde des Archives du Cap en 2003, Guy Braibant expliquait pourquoi les notions d'archives et de droits de l'homme étaient liées :

En premier lieu, [les archives] doivent contribuer à conserver à la fois la mémoire des progrès des Droits de l'Homme et celle de leurs violations. En second lieu, elles sont un instrument privilégié de la mise en uvre des droits de citoyenneté les plus récemment apparus : la transparence et la participation.

(Archives et Droits de l'Homme. Actes de la XXXVIIème Conférence internationale de la Table ronde des Archives, Le Cap, Afrique du Sud, 21-25 octobre 2003, in Comma, revue internationale des Archives, 2004.2, p.57).

S'exprimant devant les délégués et les ministres responsables des archives des pays de l'Afrique du Sud-Est à la même conférence, Mgr Desmond Tutu avait conclu en déclarant :

Les archives sont cruciales pour nous permettre de rendre des comptes... Elles sont un rempart puissant contre les violations des droits de l'homme. Nous devons nous rappeler notre passé pour faire en sorte qu'il ne se répète pas.

Conclusion
Comment croire encore que les archives ne sont que peu de choses, seulement de vieux papiers conservés par nostalgie et réservées à un petit nombre de curieux? Leur diversité et leurs différents usages nous prouvent le contraire.

Si la question «Pour quoi ?» appelle de multiples réponses, s'interroger sur leurs destinataires va nous conduire à présent à cerner les finalités, elles-mêmes multiples, d'un système d'archives.

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